En bref : • Les assureurs abandonnent progressivement les réductions accordées aux véhicules électriques en raison de coûts de réparation 14,3% plus élevés que la moyenne. • Les voitures électriques sont plus coûteuses à réparer à cause de leur poids, de matériaux sophistiqués et de pièces spécifiques nécessitant des procédures de sécurité particulières. • L'exonération de la taxe sur les conventions d'assurances (TSCA) prendra fin en 2025, entraînant une hausse potentielle des primes d'assurance jusqu'à 13% pour les formules tous risques. • Malgré cette tendance, certains assureurs comme la MAIF maintiennent des rabais, d'où l'importance de comparer les offres pour limiter l'impact financier. |
Figure-vous que les voitures électriques ne font plus rêver les assureurs ! Pendant des années, ces derniers ont joué les Père Noël en offrant des réductions aux propriétaires de véhicules zéro émission. Mais comme le révèle l’association Sécurité & Réparation Automobile, la fête est finie. Pourquoi ce revirement qui risque de faire mal au portefeuille ?
L’électrique perd son statut de chouchou des assureurs
Je ne vais pas vous mentir, c’était trop beau pour durer. Les véhicules électriques ont longtemps bénéficié d’un traitement de faveur chez les assureurs. Remises spéciales, tarifs préférentiels… tout ça pour soutenir la transition écologique et garnir les rapports RSE des compagnies d’assurance avec de jolies statistiques vertes.
Mais voilà. La réalité économique a fini par rattraper les bonnes intentions. Les coûts de réparation explosent. Les sinistres coûtent plus cher. Et la fin d’une exonération fiscale majeure se profile à l’horizon.
Vous voyez ce que je veux dire ? L’équation devient compliquée pour faire rimer « écologie » avec « économies ».
Pourquoi réparer une électrique coûte un bras
Alors là, accrochez-vous. D’après l’observatoire annuel de la sinistralité auto, le coût moyen de réparation a augmenté de 6,2% en 2024, tous véhicules confondus. Mais pour l’électrique ? C’est encore pire avec un surcoût estimé à 14,3% par rapport à la moyenne !
Il y a plusieurs raisons à cela :
- Ces véhicules sont plus lourds et causent donc des dommages plus importants en cas de choc
- Ils utilisent des matériaux sophistiqués comme l’aluminium ou des composites, plus complexes à réparer
- La présence de pièces spécifiques (batterie, module de charge, câblage haute tension) fait grimper l’addition
- Les interventions nécessitent des procédures de sécurité supplémentaires qui prennent du temps
- Les réparations sont souvent confiées aux réseaux constructeurs, dont les tarifs horaires sont plus élevés
C’est comme si vous deviez faire réparer un smartphone dernier cri versus un vieux téléphone à clapet. La technologie a un prix, et ce prix se retrouve dans vos primes d’assurance.
La fin d’un avantage fiscal qui change tout
En 2021, le gouvernement avait eu une idée sympathique : exonérer les véhicules électriques neufs de la taxe sur les conventions d’assurances (TSCA). Un petit cadeau qui n’était pas négligeable puisque cette taxe s’élève à 33% sur la garantie responsabilité civile et 18% sur les garanties dommages.
Sauf que… ce dispositif touche à sa fin en 2025. Aïe.
Année d’immatriculation | Avantage fiscal | Date de fin |
---|---|---|
2023 | Exonération de TSCA | 31 mars 2025 |
2024 | Exonération à 75% de TSCA | Jusqu’au 24ème mois du contrat |
2025 et après | Aucune exonération | – |
Pour les propriétaires de voitures électriques, c’est un peu la douche froide. D’un côté, les assureurs abandonnent progressivement leurs réductions spéciales, de l’autre, l’État retire son coup de pouce fiscal. Résultat ? Une hausse des primes qui pourrait atteindre 13% pour les formules tous risques, généralement choisies pour ces véhicules onéreux.
Quelques astuces pour limiter la casse
Bon, soyons honnêtes, tout n’est pas perdu. Certains assureurs comme la MAIF maintiennent encore des rabais de 10% pour les véhicules électriques. Le marché reste disparate, avec des écarts significatifs entre les offres. C’est le moment ou jamais de faire jouer la concurrence et de comparer les tarifs.
J’ai connu un collègue qui, après avoir reçu une augmentation brutale de son assurance pour sa Tesla Model 3, a économisé près de 400€ en changeant simplement de compagnie. Ces différences existent, il faut juste prendre le temps de chercher.
Et n’oubliez pas que si vous avez acheté votre véhicule en 2023 ou 2024, vous bénéficiez encore pour quelques mois de l’exonération partielle de la TSCA. Profitez-en pendant que ça dure !
Un phénomène qui s’inscrit dans une tendance plus large
Cette hausse des tarifs d’assurance pour les véhicules électriques n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une tendance générale d’augmentation des coûts de réparation automobile qui dépasse largement l’inflation ordinaire. Depuis 2020 (base 100), l’inflation générale mesurée par l’INSEE a grimpé de 14,2% en quatre ans. Dans le même temps, les coûts de réparation automobile se sont envolés de plus de 25%, avec un pic vertigineux de 30% pour les pièces détachées !
Les assureurs, comme le boulanger qui répercute l’augmentation du prix de la farine sur sa baguette, n’ont d’autre choix que de faire suivre ces hausses dans leurs tarifs. C’est mathématique, implacable.
Ajoutez à cela que le marché de l’automobile est aujourd’hui largement dominé par les véhicules thermiques d’occasion. Dans cette configuration, maintenir des tarifs artificiellement bas pour les véhicules électriques reviendrait à faire payer les propriétaires de véhicules thermiques pour les autres. Le principe de mutualisation de l’assurance a ses limites, même pour les plus vertueux des assureurs.
Pour en savoir plus sur l’évolution des coûts de réparation automobile, vous pouvez consulter les statistiques de l’association SRA.
Alors, toujours branché par l’électrique ?
Vous savez ce qui est ironique ? Au moment même où l’État pousse à l’achat de véhicules électriques avec des bonus écologiques, il retire progressivement les avantages fiscaux sur leur assurance. C’est comme offrir un smartphone à quelqu’un pour lui annoncer ensuite que l’abonnement va coûter deux fois plus cher.
Cela dit, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. L’électrique conserve de nombreux atouts : coûts d’utilisation réduits, entretien simplifié, silence de fonctionnement… Mais désormais, il faudra simplement intégrer cette nouvelle donnée dans l’équation : l’assurance risque de vous coûter plus cher. Alors, ce virage électrique vous tente-t-il toujours autant ?

Je m’appelle Christian Robillard, passionné de véhicules électriques. J’ai toujours aimé l’innovation, mais ce qui me fascine, c’est comment une batterie peut révolutionner nos trajets. L’électrique, c’est un monde à explorer.