En bref : • Les constructeurs automobiles européens s'inquiètent de la norme CAFE 2025, qui impose une limite moyenne de 93,6g CO2/km, et demandent un report face aux ventes décevantes de véhicules électriques (15% du marché). • L'ACEA évoque des amendes potentielles de 13 milliards d'euros et invoque l'article 122.1 du TFUE pour obtenir des mesures exceptionnelles sans passer par le Parlement européen. • Stellantis, par la voix de Carlos Tavares, s'oppose à ce report, estimant que les contraintes sont connues depuis longtemps et qu'un délai serait contre-productif pour l'environnement et la concurrence. • Cette division dans l'industrie automobile reflète des niveaux différents de préparation à la transition énergétique, avec des conséquences potentielles sur les prix et l'offre de véhicules pour les consommateurs. |
Figure-vous que les constructeurs automobiles européens sont en pleine panique ! La norme CAFE qui arrive en 2025 les met sous pression avec des objectifs d’émissions CO2 drastiquement réduits. L’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) tire la sonnette d’alarme et demande un sursis. Mais est-ce vraiment justifié, ou juste un prétexte pour gagner du temps face à une transition inévitable ? Le Monde nous éclaire sur ce dossier brûlant.
Pourquoi cette levée de boucliers contre la norme CAFE ?
Soyons clairs. Les constructeurs sont coincés. La norme CAFE impose une limite moyenne de 93,6 grammes de CO2 par kilomètre dès 2025. C’est serré. Très serré même. Une petite citadine thermique classique rejette environ 120 grammes, tandis qu’un modèle hybride similaire atteint quand même 95 grammes.
La solution ? Vendre beaucoup, beaucoup de voitures électriques pour faire baisser la moyenne. Mais voilà, le problème est là : les consommateurs ne suivent pas le mouvement espéré.
L’électrique patine et les constructeurs tremblent
Malgré tous les avantages qu’on leur prête, les voitures électriques stagnent lamentablement à environ 15% du marché européen. Vous savez pourquoi ? C’est simple comme bonjour :
- L’autonomie reste un sujet d’angoisse pour beaucoup
- Le réseau de bornes de recharge ressemble encore à un gruyère sur certains territoires
- Les prix restent élevés malgré les subventions
Et pourtant, le coût au kilomètre est avantageux. L’assurance aussi, généralement. Mais ça ne suffit pas à convaincre le grand public. Les constructeurs se retrouvent donc face à un dilemme : produire plus d’électriques que personne n’achète, ou risquer des amendes colossales.
L’article 122.1 du TFUE : la bouée de sauvetage espérée
Dans une note anonyme révélée par Le Monde, les constructeurs demandent l’activation d’un article plutôt méconnu du traité européen. L’article 122.1 du TFUE, c’est un peu le bouton rouge des situations d’urgence économique. Il permet de prendre des mesures exceptionnelles sans passer par la case Parlement européen.
Leur argument ? Si la norme est appliquée en 2025 comme prévu, les amendes pourraient atteindre la somme astronomique de 13 milliards d’euros. Imaginez un peu ! Des usines qui ferment, des emplois supprimés… c’est du moins ce que brandissent les constructeurs comme épouvantail.
Stellantis fait bande à part
Dans ce concert de lamentations, une voix détonne. Carlos Tavares, le patron de Stellantis (vous savez, le groupe qui a avalé Peugeot, Citroën, Fiat, Opel et Jeep), refuse catégoriquement ce report.
« Le recul de la date de la nouvelle norme CAFE sera contre-productif pour l’environnement et pour la concurrence. »
Et il n’y va pas par quatre chemins : « Les contraintes sont connues depuis longtemps et il est temps de laisser le marché décider. » Voilà qui est direct !
Qui a raison dans cette bataille des normes ?
Arguments pour le report | Arguments contre le report |
---|---|
Marché électrique en stagnation (15%) | Règles connues depuis longtemps |
Risque d’amendes de 13 milliards € | Recul environnemental certain |
Menace sur l’emploi automobile | Avantage compétitif pour ceux déjà prêts |
Infrastructure de recharge insuffisante | Report = découragement des investissements verts |
Ce qui est fascinant, c’est qu’on assiste à un véritable clivage dans le secteur. D’un côté, la majorité qui veut repousser l’échéance à 2027. De l’autre, Stellantis qui semble dire : « On est prêts, alors arrêtez de pleurnicher ! »
Bien sûr, il faut comprendre que Stellantis a pris de l’avance sur l’électrification de sa gamme. Ce n’est donc pas un hasard si Tavares fait la leçon aux retardataires…
Ce que ça signifie pour vous, conducteurs
Si vous hésitez à passer à l’électrique, cette bataille pourrait influencer votre choix. Si le report est accordé, les constructeurs ralentiront probablement leurs efforts d’électrification et les prix des modèles thermiques pourraient rester stables plus longtemps.
En revanche, si les normes sont maintenues, attendez-vous à des promotions massives sur les électriques et peut-être même à une diversification accélérée de l’offre pour séduire plus de clients.
Au final, l’Europe devra trancher
Difficile de prédire la décision finale de Bruxelles. D’un côté, la transition écologique est une priorité affichée. De l’autre, mettre en péril toute une industrie n’est pas vraiment au programme.
Alors, report ou pas report ? La bataille fait rage, et nous, simples consommateurs, assistons en spectateurs à ce bras de fer qui déterminera peut-être ce que nous conduirons demain. Une chose est sûre : entre ambitions écologiques et réalités économiques, l’équilibre est plus fragile que jamais. Et vous, de quel côté pencheriez-vous si vous deviez voter ?

Je m’appelle Christian Robillard, passionné de véhicules électriques. J’ai toujours aimé l’innovation, mais ce qui me fascine, c’est comment une batterie peut révolutionner nos trajets. L’électrique, c’est un monde à explorer.